Les Autres, bénévoles et musiciens, contribuant à cette solidarité, font don du cœur, générosité grandissante quand certains hommes soudanais remuent, mouvements du corps, tapant des mains, la joie les habite, ils ne se sentent plus réfugiés, ils vivent avec la musique, ne font qu'un. Un afghan demande à ce qu'on joue de la derbouka, comme au pays, il souhaite célébrer son présent, les autres s'esclaffant de son délire, mais peu importe. Ça lui fait tant de bien. Les uns se poussent sur la piste, les étonnements s'expriment et d'autres suivent, ensemble, ils s'amusent. Tout se délie, leur timidité, leur dignité est tout d'un coup secouée, brille face à nous, musiciens d'un soir, remplis d'espoir et de vigueur, fougue en rebond, l'énergie se partage entre les Autres et les Autres. Ils se ressemblent, vibrant du même sort, évadés dans la transe éphémère, déployant des ailes immenses, la paix revient en eux." Manouela menty